La crise des Subprimes (2007)

Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, soutenait le météorologue Lorenz. Cet été, c'est le défaut de paiement de quelques ménages à Sacramento ou à Detroit qui a obligé la Banque centrale européenne (BCE) à injecter plusieurs centaines de milliards d'euros sur le marché monétaire. Une petite province du secteur du crédit immobilier américain a fait vaciller toute la finance mondiale. La réaction en chaîne des marchés a révélé la fragilité d'un système financier de plus en plus sophistiqué qui, à force de jouer avec le risque, a fini par en oublier les dangers.

On a prêté avec des surprimes à des ménages insolvables potentiellement.
Comment des établissements de crédit ont-ils pu prêter à des ménages aussi fragiles dans des conditions aussi hasardeuses ?
La réponse réside dans un système qui allie l'absence de règles protectrices pour les emprunteurs à une extrême sophistication du traitement de risque du côté des prêteurs
.

Dés la fin 2006, il est apparu qu'un nombre croissant de ménages ne pouvaient plus faire face à leurs remboursements. Les ménages furent forcés de vendre leurs maisons, les prêteurs firent faillite. Mais ce n'était pas de taille à déstabiliser les grandes banques. Le total des prêts subprimes ne représentaient que 13% du total des prêts hypothécaires.

Le risque était réparti : c'est l'avantage des opérations de titrisation (dont le marché est passé de 0 en 1996 à près de 2000 milliards de dollars en 2006).
Tout le monde détient un peu de risque mais personne n'en détient suffisamment pour flancher. La suite des évènement a prouvé que cette large répartition des risques peut aussi conduire à aggraver la panique quand le marché ne sait plus les situer ni les quantifier.

Durant l'été 2007, deux hedge funds américains ont fait défaut. La crise s'est étendue. Crise de confiance. Crise aussi de trop de sophistication des produits financiers.

Durant la deuxième quinzaine d'août, cela s'est aggravé d'une crise de liquidité. Les produits structurés sont déjà par nature peu liquides. La BNP a suspendu la valeur liquidative de trois de ces fonds.
Il y a eu évaporation de la liquidité : quand la société générale ne veut plus prêter à la BNP, cela devient très inquiétant.

Les Banques centrales ont injectées massivement des liquidités : plus qu'en septembre 2001.