Né à Lübeck le 6juin 1875, Thomas Mann, frère cadet du romancier Heinrich Mann, est issu d'une famille de la bourgeoisie patricienne.
Contrairement à son frère, tôt engagé à gauche, Thomas Mann afficha jusque dans les années 1920 des convictions nationalistes et conservatrices (Considérations d'un apolitique, 1918), défendant l'idée romantique d'une Allemagne forte et conquérante. Toutefois, il revint peu à peu à des opinions plus nuancées et, en 1922, se prononça en faveur de la démocratie avec De la République allemande. Il dénonça dès lors le nazisme et, après la prise de pouvoir par Hitler en 1933, il décida de ne pas rentrer d'une tournée de conférences à l'étranger, s'installa en Suisse, puis partit aux États-Unis (1938), pays dont il devint citoyen en 1944. En 1952, désireux de rentrer en Europe, il refusa d'opter pour l'un ou l'autre des deux nouveaux États allemands et s'installa en Suisse, où il résida jusqu'à sa mort, survenue le 12août 1955. Il est le père des écrivains Klaus (1906-1949) et Erika Mann (1905 ).

Le roman la Montagne magique (1924), valut à Thomas Mann le prix Nobel de littérature en 1929. Cette parabole sur la décadence de la vie spirituelle contemporaine donne de la civilisation européenne de l'époque (juste avant la Première guerre mondiale) une analyse à première vue pessimiste puisque le thème de la mort y est omniprésent, mais l'auteur laisse aussi entendre qu'un salut est possible, par le biais de la culture (les dialogues entre Naphta et Settembrini) ou par celui de l'amour (le roman se conclut en effet sur cette question : «!L'amour surgira-t-il de cette fête mondiale de la mort!?!»).

Attention chef-d'oeuvre : "Mort à Venise" et "La montagne magique"