sommaire                                              Marc Aurèle
                                                                                                                                             121-180

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AUTEURS
Camus,   Nietzsche,   Einstein, Desproges, Wolinski, Lacan, Gracian,  Cioran....

THEMES
l'Amitié, la Confiance, le Pouvoir, l'Ennui
...


PROVERBES DU MONDE.
Africains, Arabes, Allemands, Chinois, Russes, Québequois...


Littérature

 

 

 

Aphorismes

Pensées par moi-même

Livre I

 

Livre II

 

Livre III

Livre IV

 

Livre V

 

Livre VI

Livre VII

 

Livre VIII

 

Livre IX

Livre X

 

Livre XI

 

Livre XII

   

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre.

  Si Dieu existe, tout est bien ; si les choses vont au hasard, ne te laisse pas aller, toi aussi, au hasard.
  L'homme ordinaire est exigeant avec les autres. L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même.
  L'art de vivre ressemble plus à un match de lutte qu'à un ballet.
  Il ne s'agit plus de discourir sur ce que doit être l'homme de bien mais de devenir un homme de bien.
  Sois comme un promontoire contre lequel les flots viennent sans cesse se briser.
  Fais chacun de tes actes comme si c'était le dernier de ta vie.
  Les effets de la colère sont beaucoup plus graves que les causes.
  Tu peux, à l'heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle retraite n'est plus tranquille ni moins troublée pour l'homme que celle qu'il trouve en son âme.
  Ne te laisse pas distraire par les événements extérieurs ! Prend le temps d'apprendre quelque chose de bon et cesse de papillonner !
  Ta manière de penser s'orientera d'après la nature des objets que tu représentes le plus souvent, car c'est des représentations que l'âme prend sa couleur.
  Dès l'aurore, dis-toi d'avance : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un insolent, un fourbe, un envieux, un égoïste.
  Celui qui aime la gloire met son propre bonheur dans les émotions d'un autre. Celui qui aime le plaisir met son bonheur dans ses propres penchants. Mais l'homme intelligent le place dans sa propre conduite.
  Considérez les occasions où votre chagrin et votre colère vous ont causé plus de souffrances que les faits eux-mêmes.
  Fouille en dedans. C'est en dedans qu'est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse si tu fouilles toujours.
  On est souvent injuste en s'abstenant d'agir et non seulement en agissant.
  Entre le plus possible dans l'âme de celui qui te parle.
  Développe en toi l'indépendance à tout moment, avec bienveillance, simplicité et modestie.
  Personne ne se lasse d'être aidé. L'aide est un acte conforme à la nature. Ne te lasse jamais d'en recevoir ne d'en apporter.
 

La perfection du caractère consiste à passer chaque journée comme si c'était la dernière, à éviter l'agitation, la torpeur et l'hypocrisie.

  Voici la morale parfaite : vivre chaque jour comme si c'était le dernier ; Ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant.
  La meilleure façon de se venger d'un ennemi, c'est de ne pas lui ressembler.
  En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux.
  Tout ce qui paraît au-dessus de tes forces n'est pas forcément impossible ; mais tout ce qui est possible à l'homme ne peut être au-dessus de tes forces.
  Avant que tu ne parles, on doit pouvoir lire sur ton visage ce que tu vas dire.
   
 

Livre IV

III :  On se cherche des retraites à la campagne, sur les plages, dans les montagnes. Et toi-même, tu as coutume de désirer ardemment ces lieux d’isolement. Mais tout cela est de la plus vulgaire opinion, puisque tu peux, à l’heure que tu veux, te retirer en toi-même. Nulle part, en effet, l’homme ne trouve de plus tranquille et de plus calme retraite que dans son âme, surtout s’il possède, en son for intérieur, ces notions sur lesquelles il suffit de se pencher pour acquérir aussitôt une quiétude absolue, et par quiétude, je n’entends rien autre qu’un ordre parfait. Accorde-toi donc sans cesse cette retraite, et renouvelle-toi. Mais qu’il s’y trouve aussi de ces maximes concises et fondamentales qui, dès que tu les auras rencontrées, suffiront à te renfermer en toute son âme et à te renvoyer, exempt d’amertume, aux occupations vers lesquelles tu retournes. Contre quoi, en effet, as-tu de l’amertume ? Contre la méchanceté des hommes ? Reporte-toi à ce jugement, que les êtres raisonnables sont nés les uns pour les autres, que se supporter est une partie de la justice, que les hommes pèchent involontairement, que tous ceux qui jusqu’ici se sont brouillés, soupçonnés, haïs, percés de coups de lances, sont allongés, réduits en cendres ! Calme-toi donc enfin.
Mais peut-être as-tu de l’amertume contre le lot que l’ensemble t’assigne ? Rappelle-toi le dilemme : Ou une Providence ou des atomes, et par quels arguments il a été prouvé que l’univers est comme une cité. Les choses du corps ont-elles alors fait main mise sur toi ? Considère que la pensée ne se mêle point aux agitations douces ou violentes du souffle vital, une fois qu’elle s’est recouvrée elle-même et qu’elle a reconnu sa propre force ; et enfin rappelle-toi ce que tu as entendu et admis sur la douleur et sur le plaisir.
Mais peut être sera-ce la gloriole qui te sollicitera ? Jette les yeux sur le très prompt oubli dans lequel tombent toutes choses, sur le gouffre du temps qui, des deux côtés, s’ouvre à l’infini, sur la vanité du retentissement, la versatilité et l’irréflexion de ceux qui paraissent te bénir, l’exiguïté du lieu où la renommée est circonscrite. La terre entière, en effet, n’est qu’un point, et quelle infime parcelle en est habitée ! Et là, combien d’hommes, et quels hommes, auront à te louer ! Il reste donc à te souvenir de la retraite que tu peux trouver dans ce petit champ de ton âme. Et, avant tout, ne te tourmente pas, ne te raidis pas ; mais sois libre et regarde les choses en être viril, en homme, en citoyen, en mortel. Au nombre des plus proches maximes sur lesquelles tu te pencheras, compte ces deux : l’une que les choses n’atteignent point l’âme, mais qu’elles restent confinées au dehors, et que. les troubles ne naissent que de la seule opinion qu’elle s’en fait. L’autre, que toutes ces choses que tu vois seront, dans la mesure où elles ne le sont point encore, transformées et ne seront plus. Et de combien de choses les transformations t’ont déjà eu pour témoin ! Songes-y constamment. « Le monde est changement ; la vie, remplacement. »

 

 

Livre X

Qu’il ne soit permis à personne de dire de toi avec vérité que tu n’es pas simple ou que tu n’es pas bon. Mais fais mentir quiconque aurait de toi une pareille opinion. Cela dépend absolument de toi. Qui donc t’empêche, en effet, d’être bon et simple ? Tu n’as qu’à décider de ne plus vivre, si tu ne dois pas être un tel homme, car la raison n’exige pas que plus longtemps tu vives, si tu n’es pas un tel homme.

Livre X ; XXXII

Tout cela ne dépend que de toi. C'est un des axiomes de l'école stoïcienne, et, parmi toutes les philosophies, il n'en est pas une qui ait affirmé plus énergiquement le libre arbitre de l'homme.