Cette pratique pose le postulat
qu’il faut, avant toute chose,
trouver un sens à nos actes. De
retour des camps, il confiera ainsi
que c’était, certes, l’espoir de
revoir les siens qui lui avait
permis de survivre, mais également
l’envie de finir son manuscrit,
publié en 1945, Du docteur et de
l’âme.
Après-guerre, la logothérapie, à
la fois symbole de vitalité au sens
plein du terme et moyen
thérapeutique, va prendre une
ampleur considérable.
Celui dont on aimait à
souligner le caractère jovial et
expansif est mort en 1997, après
quatre-vingt-douze ans d’une vie qui
justifie, à elle seule, sa pensée et
son œuvre.
Trouver un sens à sa vie
En logothérapie, la recherche du
sens à donner à sa vie l’emporte sur
nos pulsions, fondamentales dans la
psychanalyse traditionnelle. Chaque
sujet doit trouver et se donner une
raison d’exister, une raison unique
et singulière. Elle seule comble
l’exigence existentielle et
spirituelle de l’âme humaine.
Lorsque l’individu n’est pas capable
de trouver en lui-même des
motivations suffisamment profondes
pour vivre, la logothérapie parle de
frustration (ou de vide)
existentielle.
Lutter contre le vide
existentiel
En être atteint, c’est perdre toute
motivation de vivre : le vide
remplace le plein de la vie. Il
donne l’impression de subir une
fatalité incontournable. « Le vide
existentiel peut prendre plusieurs
aspects, explique Frankl. La
recherche d’un sens à la vie est
parfois remplacée par la recherche
du pouvoir, incluant sa forme la
plus primitive, soit le désir de
gagner toujours plus d’argent. Dans
d’autres cas, c’est la recherche du
plaisir qui y est substituée. C’est
pourquoi la personne qui souffre de
frustration existentielle essaie
parfois de compenser le vide qu’elle
éprouve en recherchant les plaisirs
sexuels. » (Découvrir un sens à sa
vie).
Aimer et rire
Plusieurs portes de sortie sont
offertes à celui qui lutte contre le
vide existentiel.
L’amour, en premier lieu.
En lecteur de saint Thomas, il
estime que c’est là le lien
véritable qui nous unit aux autres.
Le facteur
d’amour est déterminant dans le
maintien en vie d’un sujet. L’art
également. Mais surtout, l’humour.
S’il nous est impossible
de modifier une situation qui ne
dépend pas de nous, il nous reste la
possibilité de modifier notre regard
pour l’accepter. L’humour devient
alors une formidable parade contre
le désespoir.