COSSERY |
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1913 : Naissance au Caire. Publie huit
livres : |
extraits d'une ambition dans le désert : |
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"la misère..., nul plus que lui ne la ressentait comme une offense à la divine création ; cependant elle était un état paradisiaque comparée au dur labeur accompli quotidiennement par la multitude des travailleurs dans les pays froids de la furie industrielle. Hors de ce désert magnifiquement aride, riches et pauvres vivaient dans la tension et l'appât du lucre, pareil à des forçats, sans une minute pour jouir pleinement de leur passage sur terre." | |
"Dans la bonté de son âme, il avait oublié que que la diginité de l'homme résidait essentiellement dans sa qualité de vivant et que la lacheté n'était qu'une notion inventée par les possédants pour donner aux pauvres le courage de mourir dans les guerres. Ces vérités lui revinrent en mémoire et il s'attrista de s'être intéressé à l'honneur d'une humanité qui n'avait jamais connu l'honneur. " | |
Portrait (extrait du portrait de libération en 1999) :
En fait, Albert Cossery n'a voulu qu'une seule chose dans sa vie : ne devenir l'esclave de rien ni personne. Pas de voiture, pas d'objet, pas d'appartement, pas de femme, pas d'enfant, pas de travail... Le jeune écrivain égyptien francophone remarqué et encensé par Henry Miller a débarqué à Paris en 1945. Les copains s'appelaient Camus, Giacometti, Queneau, Vian, Gréco... «J'ai vécu à Paris comme en Egypte.» Une vie de patachon philosophe, de prince mendiant, de pique-assiette de luxe. «C'est pour ça que Le Caire ne m'a jamais manqué. Je n'ai pas besoin d'y vivre ni d'écrire en arabe. L'Egypte est en moi.» Il n'est retourné au Caire qu'à partir de 1980. Il n'a pas vraiment reconnu ce pays où on ne le reconnaît pas «La ville a changé, c'est sûr, mais pas le petit peuple. Il a toujours cet humour qui défie la tyrannie imbécile du pouvoir et de la richesse.» Nul mieux que lui n'a su saisir cette qualité si égyptienne, le pouvoir de dérision de ce peuple de «mendiants orgueilleux». Lui qui fait profession d'indifférence, cultive une étonnante passion pour Nasser, «le seul qui a fait du vrai socialisme et rendu la terre aux paysans». Les lecteurs de Cossery forment une petite société secrète d'admirateurs pour qui son nom tient lieu de talisman. Lui ne se reconnaît qu'une admiration: son père, un rentier qui vivait de ses terres. "Il n'a jamais travaillé de sa vie. Toujours sapé comme un prince. Il ne lisait rien, sauf le journal." |