Economie et Social

sommaire                                                                 Non à la mondialisation au service du capital. Oui à une meilleure vie pour tous

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21ième siècle 
Terrorisme, démocratie et mondialisation
Ecologie : sauvons la planète

Marchés financiers
C'est le hasard qui rend riche
Apologie du doigt mouillé
La finance est le maillon faible

Management

Comprendre

 

"Le capitalisme, c'est la croyance stupéfiante que les pires hommes vont faire les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde". KEYNES. (années 30) .
Dans les priorités de son programme politique proposé en 1925, Keynes accordait à l'économie la cinquième place (la dernière) après dans l'ordre : la paix, l'organisation du gouvernement, les questions sexuelles et la lutte contre les drogues.
 

Clément JUGLAR (1819_1905) : Médecin il devient  économiste. Un cycle Juglar est un cycle économique (période d'une durée déterminée qui correspond plus ou moins exactement au retour d'un même phénomène) de l'ordre de 7 à 11 ans, aussi appelé cycle des affaires.
Un cycle a trois phases  : expansion, crise et liquidation. Clément Juglar est le premier économiste a s'être intéressé aux cycles économiques.
Juglar a été l'un des premiers à considérer que l'on avait tort d'examiner chaque crise pour elle-même en essayant d'en analyser les causes immédiates ou les particularités, et qu'il était plus pertinent de se pencher sur les causes sous-jacentes à leur récurrence.

Tout d'abord, il note qu'une nation se trouve toujours dans l'un des trois états suivants : période prospère, période de crise ou période de liquidation.
Au cours de la période prospère, les prix enflent, le crédit est abondant et soutient la hausse des prix, les comportements spéculatifs se nourrissent de cette hausse et l'amplifient.
Puis, un moment arrive où le dernier détenteur ne pouvant écouler les biens à un prix supérieur, tous les échanges s'arrêtent, et les prix s'effondrent. La crise, que Juglar définit par l'arrêt de la hausse des prix, atteint tous les industriels et commerçants, et touche les recettes de tous  entraînant un ralentissement brutal des affaires, une augmentation des déficits, du chômage massif  et la diminution de la consommation.
Vient ensuite le temps de la liquidation. Toutes les conditions sont réunies pour que le cycle reprenne, l'assainissement de la situation devenant propice à une reprise de l'activité, et peu à peu à l'émergence de nouveaux excès.
Ce que dit Juglar de la psychologie collective est d'actualité, notamment lorsqu'il affirme que c'est surtout pendant les crises que l'on se préoccupe des moyens de les éviter.
On n'est pas sorti de l'auberge....

www.inegalites.fr 
www.decroissance.org 

MONDIALISATION
La mondialisation selon le sociologue Zygmunt Bauman

État de la France
Quelques chiffres sur la vie humaine
Comment les très très riches ont floué les classes moyennes aux USA
Salaires
Théorie économique : Les humains ne sont pas rationnels.

35 HEURES
Secteur Bancaire

Les Révoltés du Boulot

Le secret de l'Occident
Peter Drucker

SYNDICALISME

 

État du monde, une petite fable, qui vaut peut-être de long discours :

Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes  tout en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la  terre, ce village serait ainsi composé :
       57 asiatiques
       21 européens
       14 américains (Nord, Centre et Sud)
       8 africains

 Il y aurait :
       52 femmes et 48 hommes
       30 blancs et 70 non blancs
       30 chrétiens et 70 non chrétiens
       89 hétérosexuels et 11 homosexuels
       6 personnes posséderaient 59% de la richesse totale et tous les 6 seraient originaires des USA
       80 vivraient dans des mauvaises maisons
       70 seraient analphabètes
       50 souffriraient de malnutrition
       1 serait en train de mourir
       1 serait en train de naître
       1 posséderait un ordinateur
       1 (oui, un seulement) aurait un diplôme universitaire

 Si on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de comprendre devient évident.

 Prenez en considération aussi ceci :
       Si vous vous êtes levé ce matin avec plus de santé que de maladie, vous êtes plus chanceux que le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.
       Si vous n'avez jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude de l'emprisonnement, l'agonie de la torture, l'étau de la faim, vous êtes mieux loti que 500 millions de personnes.
      Si vous pouvez aller à l'église sans peur d'être menacé, torturé ou tué, vous avez une meilleure chance que 3 milliards de personnes.
      Si vous avez de la nourriture dans votre frigo, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un endroit pour dormir, vous êtes plus riche que  75% des habitants de la terre.
      Si vous avez de l'argent à la banque, dans votre portefeuille et de la monnaie dans une petite boite, vous faite partie du 8% les plus privilégiés du monde.
      Si vous parents sont encore vivants et toujours mariés, vous êtes des personnes réellement rares.
      Si vous lisez ce message, vous venez de recevoir une double bénédiction, parce que quelqu'un a pensé à vous et parce que vous ne faites pas partie des deux milliards de   personnes qui ne savent pas lire.

 En conclusion :
     Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent.
     Aime comme si personne ne t'avait jamais fait souffrir.
     Danse comme si personne ne te regardait.
     Chante comme si personne ne t'écoutait.
     Vis comme si le paradis était sur terre.

 

État de la France

Mars 2002 : Selon Gallup Organization, 6.6 millions de salariés, soient 28% des salariés seraient "activement désengagés", c'est à dire physiquement présents dans l'entreprise, mais psychologiquement ailleurs.
Les engagés ne seraient que 9%, les non-engagés 63%.

 

Démographie :
En 1950, les 0-19 ans représentaient 30.1% de la population; en 2050, ils ne seront plus que 20.1%
Les plus de 65 ans, 11.4%. En 2050: 29.2%
Salaires :
En 2000, le salaire moyen mensuel net à temps complet était de 1 700 euros, le salaire médian de 1 380 euros.
Selon l'INSEE, les 10% de salariés les moins bien rétribués gagnaient moins de 870 euros tandis que les mieux lotis percevaient plus de 2 690 euros.
Dans le privé, un cadre gagne 2.6 fois plus qu'un ouvrier ou un employé. Ce rapport est le même depuis 15 ans.
Quelques chiffres sur la vie humaine !!

11 septembre 2001 : Tragédie historique, victimes innocentes...3000 morts. La responsabilité en incomberait "aux forces du mal"
Chaque jour, 30 000 enfants meurent de manultrition, 210 000 par semaine... La responsabilité en incomberait au capitalisme néolibéral, mondialisant, arrogant et inhumain des "forces du bien". (courrier de Télérama)

Septembre 2002 : France Télécom est endetté de 70 milliards d'Euros, soit 459 milliards de francs : c'est 27% du budget de la France, 10 % de la dette publique, c'est le PIB du Chili, c'est 20 porte-avions nucléaires. Mais surtout, un septième de cette somme suffirait à lutter contre le sida autour de la planète (Source : libération).

 

Courrier International du 9 janvier 2003 :

"Comment les très très riches ont floué les classes moyennes aux USA"
L'économiste Paul Krugman, qui est devenu la bête noire des conservateurs, explique que la "société des classes moyennes" héritée du New Deal n'est plus qu'un souvenir
:
Désormais, les 13 000 foyers les plus fortunés disposent d'un revenu égal à celui des 20 millions de ménages les plus modestes.
Le salaire moyen annuel aux USA (exprimé en dollars de 1998) est passé de 32 522 dollars en 1970 à 35 864 dollars en 1999; soit une hausse d'environ 10% en 29 ans.
Durant la même période, la rémunération des 100 PDG les mieux payés est passée de 1.3 million de dollars, soit 39 fois la paye du salarié lambda à 37.5 milllions de dollars par an, mille fois ce que touche le salarié ordinaire.

Une part croissante des revenus est accaparée par 20% des ménages, et à l'intérieur de ces 20% par 5%.
Et à l'intérieur de ces 5% par 1% puis par 0,01% qui perçoivent 3% de l'ensemble des revenus contre 0,7% en 1970.

La principale raison pour laquelle le chef d'entreprise gagne autant aujourd'hui est qu'il nomme les membres du conseil d'administration, lequel fixe sa rémunération et décide des nombreux avantages accordés aux administrateurs. Ce n'est pas "la main invisible du marché" qui fixe les rémunérations astronomiques des dirigeants mais c'est la "poignée de main invisible" échangée dans la salle du conseil d'administration.
De plus, le scandale ne fait plus peur. Il y a un relachement d'anciennes contraintes, une permissivité, non pas sexuelle mais financière.

Avec le changement structurel des marchés financiers, on a recherché des PDG charismatiques. A partir du moment où ils devenaient célèbres, c'était facile d'en faire des hommes riches.

Nombreux sont les américains qui croient que vivant dans le pays le plus riche du monde avec le PIB réel par habitant le plus élevé, ils s'en portent tous forcément mieux.
Ce n'est pas vrai.
Prenons l'exemple de la Suède, bête noire des conservateurs. Le PIB moyen par habitant est certes inférieur au PIB moyen américain,
Mais c'est parce qu'il y a moins de très riches. De plus, les Suédois vivent trois ans de plus que les Américains. La mortalité infantile y est moitié moindre et l'illettrisme moins répandu.
Les Suédois prennent plus de vacances que les américains : c'est un choix et non un échec économique.
Les familles suédoises avec enfants appartenant aux 10% du bas de l'échelle disposent d'un revenu de 60 % supérieur à celui de leurs homologues américaines. Très peu de Suédois connaissent la grande pauvreté. En 1994, 6% d'entre eux vivaient avec moins de 11 dollars par jour, contre 14 % des américains.
Si les conservateurs se lancent régulièrement dans le dénigrement de la Suède, c'est qu'ils veulent nous convaincre de l'impossibilité d'un compromis entre éfficacité et équité.
Autrement dit, si on prend aux plus riches pour donner aux plus pauvres, tout le monde y perd. On peut retourner l'argument des conservateurs contre eux. L'inégalité aux USA a atteint un tel niveau qu'elle est devenue contre-productive.

Les importantes réductions d'impôts des 25 dernières années (celles décidées par Reagan et Bush) ont toutes joué en faveur des très riches. Malgrè la confusion savamment entretenue, plus de la moitié des allègements fiscaux de Bush profiteront en fin de compte à 1% des ménages, les plus fortunés bien sûr.

les inégalités dans l'Amérique d'aujourd'hui ont retrouvé leurs niveaux des années 20.
Soit la démocratie se renouvelle, soit la fortune servira de ciment à un nouveau régime moins démocratique : une ploutocratie, pour l'appeler par son nom.
C'est un point de vue extrême, mais nous vivons à l'heure des extrêmes.
Même si les apparences de le Démocratie demeurent, elles risquent de se vider de leur sens.

35 HEURES :
On veut nous faire travailler plus pour moins cher. L'enjeu c'est le partage de la Valeur Ajoutée entre les salariés et le capital.

Les salariés de Bosch-Vénissieux pourraient renoncer aux 35  heures

Face à une menace de délocalisation, les 820 salariés de l'usine française du groupe allemand devaient se prononcer avant le 14 juillet sur diverses mesures réduisant le coût du travail. La direction demande que plus de 90 % du personnel approuve ses propositions.

 

Ce serait une première en France : les salariés de Bosch à Vénissieux, dans le Rhône sont appelés à se prononcer sur un éventuel renoncement aux 35 heures sans compensation pour sauver leur emploi et éviter une délocalisation.

Le protocole d'accord signé au début du mois de juin par la CFDT, majoritaire, et par la CFE-CGC avec la direction de la filiale du groupe allemand - mais refusé par la CGT et par FO - prévoyait un allongement de la durée hebdomadaire de 35 à 36 heures sans modification de salaire par le biais d'une suppression de six jours de réduction du temps de travail (RTT) sur les vingt obtenus à l'occasion de l'instauration des 35 heures, la suppression d'un jour férié à l'Ascension et une modération des salaires pendant trois ans. En contrepartie, la direction de Bosch s'est engagée à investir dans cette usine et a renoncé à son projet de délocalisation de la production en République tchèque.

Pour être validé, l'accord doit obtenir l'adhésion de 90 % des salariés. Théoriquement, 78 réponses négatives suffiraient à le rendre caduc. Pour une majorité de salariés, le résultat de la consultation ne fait pas de doute. Dès le 8 juin, date à laquelle ils avaient reçu par lettre recommandée leur avenant, ils se faisaient peu d'illusion. Bien que représentant 30 % du personnel, les syndicalistes de la CGT et de FO opposés au projet expliquaient que le refus de signer cet avenant équivalait à une démission du groupe Bosch. "Ne pas signer, c'est pointer à l'ANPE", déploraient les syndicalistes. Certains se réservaient seulement comme possibilité de protestation de ne pas le renvoyer. Le protocole prévoyant qu'une non-réponse équivalait à un consentement tacite.

Spécialisée dans des systèmes d'injection diesel traditionnel, qui ne correspondent plus aux normes européennes, mais uniquement destinés aux pays émergents, la production de l'usine de Vénissieux, située dans la banlieue est de Lyon, était menacée à très court terme. La fabrication devait s'arrêter progressivement à partir de 2005. Pour maintenir l'emploi sur le site, la direction de Bosch a proposé d'investir 12 millions d'euros à Vénissieux pour fabriquer des pompes distributrices haute pression qui devaient en principe être usinées en Bohême, en République tchèque, où la main-d'œuvre est beaucoup moins chère. Pour assumer le surcoût salarial, estimé à 5 millions d'euros, Bosch a demandé au personnel de Vénissieux un effort pour atteindre une réduction des coûts salariaux de 12 %. Des négociations avec les syndicats ont débuté à partir de février 2004.

"Depuis des années, nous demandions une production nouvelle. Nous aurons désormais une production porteuse. Nous ne traiterons plus des produits en fin de vie comme aujourd'hui, mais des produits qui nous permettront d'augmenter nos effectifs. Nous savions que, dans trois ans, on perdrait plus de 350 emplois. On tombait à moins de 500 emplois sur le site, ce qui signifiait la mort de l'usine. Nous avons dit à la direction que nous n'avions pas de sujet tabou dès lors qu'il s'agissait de pérenniser l'emploi et de maintenir les effectifs", explique Marc Soubitez, le secrétaire du comité d'entreprise et élu CFDT. Ce syndicat, qui représente 60 % du personnel estime que cette brèche dans les 35 heures était nécessaire. "Il faut savoir que nous avions obtenu un accord sur les 35 heures qui était extrêmement favorable. Cette remise en cause constitue l'accord le moins mauvais que nous pouvions signer", souligne M. Soubitez. La CGC rappelle également qu'un cabinet d'expertise avait confirmé la fermeture à terme du site, jugé insuffisamment rentable par le groupe allemand. "Il faut se comparer à la situation allemande, estime Etienne Petermann, délégué CGC. Nous sommes sous la pression de la comparaison avec les Allemands, dont les accords sur les 35 heures sont aujourd'hui dénoncés."

La CGT, au contraire, opposée à l'accord, n'a cessé de dénoncer "un chantage inacceptable de Bosch relayé par la CFDT". Pour cette formation, l'accord signé n'est qu'intermédiaire. Elle suspecte la direction de vouloir imposer une réduction des coûts salariaux non pas de 12 % mais de 20 %. "Il faut savoir que la direction supprime en plus de tout ce qui a été annoncé les primes d'intéressement et de participation pendant trois ans, qu'elle impose de nouvelles règles pour le calcul des primes de rendement en fonction de l'assiduité et plus seulement la productivité, qu'elle modifie les règles sur la formation professionnelle qui était comptabilisée sur le temps de travail. Les horaires de nuit seront majorés de 20 % au lieu des 25 % actuellement. Les primes de treizième mois seront désormais exclues du calcul de l'indemnité de congés payés. Par cet accord, Bosch nous a imposé en fait un plan social sans licenciement économique", tempêtent Georges Labonne, agent de maîtrise et membre de la CGT, et Serge Truscello, représentant de la CGT. L'Union des syndicats des travailleurs de la métallurgie du Rhône s'alarme également de "ce détricotage des 35 heures" entamé par l'accord de Bosch et craint que la filière industrielle et les sous-traitants ne s'engouffrent dans cette brèche.

LE MONDE du 13 7 2004

36 heures payées 35 à Bosch : la CFDT signataire de l'accord perd son hégémonie

Les élections professionnelles organisées près d'un an après l'accord sur une semaine de 36 heures payées 35 à l'usine Bosch de Vénissieux (Rhône) ont vu la CFDT, principal signataire, perdre son hégémonie, a-t-on appris jeudi auprès de la direction et des syndicats. La CFDT, qui rassemblait régulièrement près de 70% des voix lors des élections précédentes, tombe ainsi à 47% dans le collège ouvrier, mais reste majoritaire, avec la CGC, second syndicat signataire de l'accord, sur l'ensemble des trois collèges. "C'est une petite déception, mais il n'est pas du tout question de remettre en cause un accord qui a permis de sauvegarder l'activité. On n'est pas là pour envoyer les gens à l'ANPE", a assuré Marc Soubitez, délégué CFDT de l'entreprise. Principal fer de lance de l'opposition à l'accord, la CGT perd également du terrain avec 29% des voix contre 34% en 2003. Les voix perdues par la CFDT se sont essentiellement tournées vers FO, qui a créé une section syndicale au moment de la négociation de l'accord et recueille 20% des suffrages. "Les salariés se sont exprimés, mais nous n'allons pas pour autant nous planter dès demain devant les grilles de l'usine pour exiger que la CFDT et la CGC dénoncent l'accord", a expliqué Eric Keller, secrétaire général de FO-métallurgie dans le Rhône. "Ce qui importe vraiment aujourd'hui, c'est que la direction accepte d'entamer de réelles négociations sur les salaires et qu'elle nous explique pourquoi il y a toujours 200 intérimaires dans la maison", a-t-il ajouté. L'accord, signé en juin dernier et accepté par 98% des salariés, résignés, en juillet, prévoyait un passage à 36 heures de travail hebdomadaire sans compensation financière, en contrepartie de la modernisation de l'usine, menacée de délocalisation en République tchèque.

 

 

Réduction du temps de travail : on brade Après les volailles Doux et Bosch, SEB. Profitant du débat politique sur les 35 heures, de plus en plus d'entreprises renégocient les accords signés.

Pendant un temps, on avait pu rêver d'une Europe du travail à 35 heures. Aujourd'hui se dessine celle des 40 heures payées 35. Premier à tirer en France, Doux. Le leader européen de la volaille devrait, d'ici à la fin juillet, dénoncer l'accord de réduction et d'aménagement du temps de travail conclu en 1999, faisant perdre aux salariés 23 jours de RTT et 500 euros par an selon les syndicats. Avec en prime, aujourd'hui, 304 suppressions d'emplois qui devraient être annoncées en CCE. Bosch, à Vénissieux, s'engouffre dans la brèche mi-juillet et met en balance une délocalisation contre une augmentation du temps de travail et une modération salariale drastique. En Allemagne, on parle de semaine de 40 heures mais payées 38, pour gagner en compétitivité. Et la contagion que redoutaient les syndicats semble en route.

«Non-sens». Prochaine entreprise sur la liste, SEB. Dans les Vosges, le groupe qui a racheté en 2001 son défunt concurrent Moulinex, dont la faillite a laissé en France 837 personnes sur le carreau, a dénoncé en début d'année l'accord sur les 35 heures de 1998. Conclu en période de plan social, le nouvel accord a permis de maintenir 46 emplois sur 220 menacés dans ses usines de Vecoux et du Syndicat, où travaillent 600 personnes.

Aujourd'hui, la situation est la même mais la stratégie inverse : alors que le regroupement programmé des deux sites devrait se traduire par un nouveau plan social - 157 postes menacés -, SEB souhaite porter le temps de travail à 38 heures, tout en maintenant la flexibilité. «Le temps de travail effectif est passé de 1 600 à 1 407 heures annuelles et nous sommes en situation de non-compétitivité par rapport à 1998. Améliorer nos taux horaires nous permettrait de capter de nouveaux projets», estime François Muller, directeur des sites vosgiens. «Ils disent qu'avec la Chine (où le groupe possède une usine, ndlr) on ne peut pas faire autrement : c'est ça ou on ferme la boutique. On ne parle pas de délocalisation, mais ça revient exactement au même, explique Michel Vaxelaire, délégué FO. Les employés récupéreraient les 2 à 3 % de leur salaire perdus en 1998, mais pas leurs primes d'équipes.»

Les négociations doivent reprendre en septembre, pour se conclure au plus tard mi-2005. Accepter les propositions de la direction, «c'est signer pour un nouveau plan social», soutient Michel Vaxelaire. «Si on remonte le temps de travail alors que le plan de charge est à la baisse, cela va générer un sureffectif supplémentaire, développe Pascal Maurice, délégué CFDT. On ne peut pas faire un plan social et en même temps augmenter le temps de travail. On ne peut pas sauvegarder l'emploi d'un côté et le détruire de l'autre. C'est un non-sens !»

Opportunisme. Un non-sens qui montre une chose : chez SEB, chez Doux, chez Bosch ou dans les entreprises qui remettent en cause la réduction du temps de travail, l'argument des 35 heures comme insupportable contrainte est plus opportuniste et idéologique qu'une réponse aux nécessités de la production. Il permet d'éviter de parler de restructurations. La question n'est pas de travailler plus ou différemment. La flexibilité dans les deux groupes a été poussée au bout. Il s'agit de maintenir une activité en faisant baisser à tout prix le coût du travail. Chez Bosch, la direction annonce clairement vouloir baisser de 12 % les coûts salariaux. «C'est une spirale sans fin, explique un leader syndical. Je crains qu'on trouve toujours moins cher qu'un Français ou qu'un Allemand pour visser des boulons.» Lesquels Allemands sont soumis au même «chantage». Daimler, Siemens, MAN, dans le BTP, ou même la Deutsche Bahn souhaitent augmenter la semaine de travail sans compensation salariale. «Si les syndicats allemands lâchent, on est cuits, poursuit un Français. On n'avait pas besoin de cette concurrence-là en plus.»  
 
Libération du 27 juillet 2004

 


 

Secteur Bancaire :

Une banque de 56 millions de clients

Le plus grand groupe espagnol vient d'acquérir Abbey National, le sixième britannique.

C'est la fusion la plus importante jamais conclue en Europe entre deux banques étrangères. Hier, l'offre d'achat offerte par le Santander Central Hispano (SCH), la plus grande banque espagnole, a été officiellement acceptée par Abbey National (AB), sixième banque britannique. Cette fusion-acquisition doit encore être confirmée par la Commission européenne et par les autorités financières. Son coût serait compris entre 12 et 13 milliards d'euros, et une bonne partie de l'achat se fera sous forme d'actions. Sauf surprise, l'absorption d'Abbey National par SCH devra devenir effective avant la fin de l'année.

Dans l'air. Si les spécialistes indiquaient qu'une contre-offre était encore possible, la direction d'Abbey National a estimé que «le risque est faible» de voir apparaître un obstacle à cette opération. Si cette dernière est confirmée, il s'agit d'un pas historique : jamais, jusqu'à présent, une banque britannique n'avait été achetée par une entité continentale. On assisterait aussi à la naissance d'un géant financier : avec une capitalisation boursière cumulée de plus de 50 milliards d'euros (38 pour SCH et 12 pour Abbey National), le nouveau groupe bancaire se placerait au premier rang de la zone euro, au quatrième européen, et au huitième mondial. L'entité comptera quelque 56 millions de clients et près de 130 000 employés. Qualifiée d'«opération très positive» par le ministre des Finances espagnol, Pedro Solbes, cette fusion-acquisition était dans l'air depuis plusieurs mois. Vendredi, l'achat transfrontalier était devenu une quasi-certitude, alors que les deux groupes avaient reconnu être en négociation. Il est d'ores et déjà prévu que les actionnaires d'AB reçoivent, pour chaque action détenue, une action SCH, à quoi s'ajoutera une somme de 3 pence payée par la banque britannique.

Obsédé. Ironie de l'histoire : fin janvier, alors que le groupe espagnol annonçait des bénéfices record (2,6 milliards d'euros, soit 16 % de hausse annuelle), ses dirigeants rejetaient l'idée de procéder à des fusions en Europe, «car nous n'en avons pas besoin pour croître et car elles ne sont pas bonnes pour l'actionnaire». Depuis le milieu des années 90, le président historique du «banco Santander», Emilio Botin, est obsédé par l'idée de gagner en taille. Après avoir mené à bien une fusion nationale historique, en 2000, avec le banco Central hispano, le banquier espagnol a poursuivi sa conquête du marché financier latino-américain et multiplié les prises de participations en Europe : la même année, le SCH prend 7 % des parts de la Société générale, et acquiert 7 % de l'italien San Paolo IMI. Depuis lors, persuadé que l'heure est aux concentrations, Emilio Botin rêve de fortifier son groupe via l'achat d'une grande banque européenne. Une façon pour lui d'«équilibrer les risques» que supposent les énormes investissements réalisés en Amérique latine. Très présent sur ce marché, notamment dans la banque commerciale, le SCH y a en effet subi ces dernières années des déconvenues.

Ce mariage transnational va-t-il ouvrir une guerre de positions entre des banques qui jusqu'à présent s'étaient contentées de grossir sur leur territoire national ? «On va assister à une nouvelle phase d'intégration des marchés financiers européens. On voit mal, par exemple, comment dans ce contexte BNP-Paribas pourrait rester strictement français...», analyse Jean-Hervé Lorenzi, professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine.  
LIBERATION du 22 juillet 2004

 


 

 

Théorie économique : Les humains ne sont pas rationnels.

On le savait !!!  Mais les libéraux nous jurent que si et font avancer le monde à marche forcée sur une théorie économique qui pose que l'homme est rationnel (tu parles !!)

Enfin, un espoir : En 2002 le prix Nobel d'économie a été décerné à Kahneman et Smith pour leurs travaux précurseurs en matière d'économie psychologique et expérimentale.

Daniel Kahneman (études de psychologie et de mathématiques) a intégré la psychologie à l’analyse économique: se fondant sur la motivation de l’individu, ses recherches ont notamment concerné la prise de décision en incertitude.

Kahneman, né en 1934, passe pour l’un des fondateurs de la finance comportementale. Sa théorie est néanmoins susceptible d’être appliquée dans tous les secteurs de l’économie ou de la politique.

En principe, on s’attend à ce que les investisseurs et les analystes évaluent l’intégralité des informations disponibles et prennent ensuite des décisions non conduites par des émotions. Or, en vérité, il n’en est rien selon Daniel Kahneman: «L’une des caractéristiques essentielles de l’homme  réside dans le fait qu’il se trouve en permanence gouverné par des opinions subjectives et des émotions. C’est uniquement à partir du moment où il devient conscient de cette réalité psychologique qu’il se met tant soit peu en position de décider en fonction de la vision rationnelle, conformément à la théorie de l’homo œconomicus.»

Les thèses sur lesquelles s’appuie le prix Nobel apparaissent fort simples. L’être humain a tendance à s’accrocher à un optimisme et une confiance en soi irréalistes. Il a du mal à accepter des pertes, même si celles-ci ne sont qu’infimes. «Nous tendons à positiver, à voir nos perspectives d’avenir plus constructives que celles de l’Autre. 80% des gens estiment qu’ils disposent de capacités supérieures à la moyenne».

La plupart des acteurs économiques surévalueraient leurs compétences, en cherchant inconsciemment à nier le rôle du hasard. A cet égard, Daniel Kahneman n’hésite pas à citer explicitement les investisseurs, qui s’adonnent selon lui majoritairement à l’illusion de réaliser toujours des performances exceptionnelles. A ses yeux, les dirigeants des entreprises n’échappent pas à cette donne structurelle.

La faculté par essence limitée de l’individu de se représenter le devenir du monde se combine avec le fait qu’il est en tout temps confronté à l’éventualité de surprises.

Diverses expériences ont mené à la conclusion que la tendance humaine à se surévaluer va de pair avec une sous-évaluation optimiste des risques.

«Le Secret de l’Occident» de David Cosandey
Azar Khalatbari
 mardi 16 octobre 2007
 

La question est simple, et lourde d’enjeux pour les équilibres internationaux : pourquoi et comment la science s’est-elle développée en Occident, et non ailleurs ? Dans cet essai sous-titré «Vers une théorie générale du progrès scientifique», le physicien suisse David Cosandey réussit l’exploit d’y répondre de façon convaincante.

L’auteur examine les hypothèses – parfois légères – avancées par ses prédécesseurs, et les réfute une à une : ni la religion, ni la culture, ni l’ethnie, ni le climat ne permettent d’expliquer pourquoi l’Inde, la Chine ou le monde arabo-musulman ont été à la traîne du développement scientifique. L’étude minutieuse du cas européen lui permet en revanche de mettre en lumière deux critères indispensables à l’essor du progrès scientifique. Pour qu’une société développe le joyau monnayable en pouvoir et en prospérité, il lui faut jouir d’un essor économique durable et d’une division politique stable, la compétition se jouant entre Etats souverains.

David Cosandey analyse un millénaire d’histoire politique et scientifique à la lumière de cette hypothèse, nous entraînant de l’Inde à la Chine en passant par le Moyen-Orient. Au cours de ce voyage, on croise quelques périodes fastes pendant lesquelles les deux conditions qu’il a définies comme indispensables étaient réunies. Las, à chaque fois survient une invasion ou une réorganisation étatique qui rompent le fragile équilibre, laissant place à une ère de déclin scientifique. Ainsi l’histoire de ces régions est-elle jalonnée d’amorces lumineuses, d’occasions ratées.

Un exemple : le destin de l’âge d’or des sciences arabes, entre 750 et 1050. Durant cette période, les héritages grec et indien sont largement diffusés. Les œuvres du mathématicien hindou Brahmagupta sont traduites par El-Fazari dès la fin du VIIIe siècle, et les exemplaires ainsi traduits et annotés sont monnayés auprès des commerçants désireux de développer des méthodes de calcul pour leur comptabilité. De même, au Caire, le physicien Ibn Haytham gagne sa vie en recopiant l’ouvrage phare des mathématiques grecques, les Eléments d’Euclide. Et cette prospérité sereine lui permet de développer sa propre théorie de la lumière…

Les exemples de ces bouillonnements d’idées foisonent, prémices de grandes découvertes. Et pourtant, il n’y aura pas de Copernic ou de Newton issus du Moyen-Orient. Avec le XIe siècle débute une période de guerres civiles. Les savants se dispersent et vivent dans la précarité. C’est la fin, durable, de cette division politique stable dont avaient joui la région et les sciences.

David Cosandey, éd. Champs Flammarion, 2007, 14,50 euros, 864 pages.